L'eau, l'or bleu
L'eau dans le monde (I)
Ainsi que nous l'avons évoqué, du fait de l'explosion démographique qui s'accélère, passant de 6.5 milliards d'habitants en 2005 à plus de 11 milliards vers 2100, la question de l'approvisionnement en eau va devenir cruciale.
Pour subvenir aux besoins alimentaires d'une population sans cesse croissante, il a fallu augmenter les surfaces agricoles et intensifier l'agriculture. La surface totale des terres irriguées a été multipliée par cinq depuis le début du XXeme siècle. Elle a quasiment doublé depuis 1960, principalement en Asie (Chine, Inde, Pakistan) et aux États-Unis. La rapidité de cet accroissement s'est toutefois ralentie après 1980 dans les pays développés.
Aujourd'hui, à l'échelle mondiale, les hommes prélèvent environ 3800 km3 d'eau douce chaque année pour leurs différents usages !
Si la population mondiale double d'ici un siècle, la demande d'eau va également exploser et avec elle la dégradation de la qualité des eaux. Si l'eau douce vient à manquer, s'il s'agit de ressources communes entre pays, cela peut entraîner des guerres ouvertes ou des embargos. On s'est battu pour des îles stratégiques ou pour l'or noir, on se battra bientôt pour " l'or bleu " si chacun ne partage pas ses ressources et ne réduit pas sa consommation.
Face à ce danger de pénurie d'eau, les organisations internationales ont pris les devants et multiplient les conférences et les rencontres pour tenter de développer une politique commune à l'échelle mondiale afin d'obtenir de tous les pays des engagements politiques fermes afin de résoudre le problème à l'échelle planétaire. Mais sur le terrain cette méthode est stérile car elle ne peut pas être suivie d'actions à l'échelle planétaire.
Si l'idée de l'entraide internationale concernant l'eau reste d'actualité, une stratégie d'action globale paraît inapplicable. Seules des actions ciblées locales (collaboration financière, coopération, etc) portent leur fruit, et pour bien faire gérées par des OGN.
L'offre et la demande
De nos jours, plus d'un tiers de l'humanité soit plus de 2 milliards d'habitants survivent avec moins de 5 litres d'eau par jour, moins de 1700 m3 par an, c'est ce qu'on appelle le " stress hydrique ". Dans la zone qui s'étend de la Tunisie au Soudan et au Pakistan, c'est-à-dire dans plus de 20 pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, chaque habitant doit se contenter en moyenne de moins de 3 litres d'eau par jour, soit moins de 1000 m3 d'eau douce par an, une situation dite de "pénurie chronique". Impossible dans ces conditions d'avoir une bonne hygiène et de vivre dans l'opulence. L'eau douce est donc une denrée rare pour des milliards d'habitants.
Dans ces pays pauvres, 4 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au manque d'eau. 6000 enfants meurent chaque jour dans le monde pour avoir consommé une eau non potable alors que leur maladies sont faciles à soigner.
En Occident c'est tout le contraire; nous gaspillons généralement cette eau pourtant si précieuse. Nous consommons chacun au moins 15 à 20 fois plus d'eau que les habitants des pays sous-développés et beaucoup plus encore dans l'industrie et l'agriculture.
Consommation et ressource d'eau douce
A gauche, volumes d'eau utilisés dans le monde par les différents secteurs du marché. A droite, ceux qui bénéficient des plus grandes réserves d'eau douce (en haut) ne sont pas ceux qui en ont le plus besoin (en bas). Documents World Water Council et World Development Indicators, Banque Mondiale, 2000.
A l'échelle de la planète, on estime qu'environ 40000 km3 d'eau douce s'écoulent chaque année sur les terres émergées, lesquels, partagés entre les 6 milliards d'individus, devraient fournir 6600 m3 d'eau douce à chacun soit plus de 18000 litres d'eau par jour ! Nous sommes largement en-dessous de ce quota et les réserves d'eau douce sont donc globalement suffisantes pour répondre à l'ensemble des besoins.
Les réservoirs d'eau douce sont très inégalement répartis à la surface du globe. Alors que les pays occidentaux par exemple ont pour la pulpart la chance de posséder d'énormes réserves qui se renouvellent chaque année pour alimenter une population qui accuse une faible croissance démographique, beaucoup de pays tropicaux et insulaires n'ont pas d'eau en suffisance, subissent une croissance démographique galopante et connaissent des difficultés d'approvisionnement extrêmement pénalisantes. Ceux des régions arides notamment sont dans une situation de stress hydrique sévère et il suffit d'une sécheresse pour décimer les populations les plus faibles et le bétail.
Cette situation catastrophique est parfois entretenue par des guerres civiles où les autorités profitent de cet état de sécheresse et de pauvreté chronique pour décimer des populations opposées à leur politique en les laissant littéralement crever de faim et mourir de soif. Elles prennent ainsi les populations les plus faibles en otage afin de faire pression sur la communauté internationale, quand ses représentants eux-mêmes ne sont pas pris en otage.
Malheureusement les zones arides ont tendance à progresser de part et d'autre des Tropiques et les guerres civiles larvaires ou en pleine ébullition ne se comptent plus.
5% des Etats soit 9 pays se partagent 60% des réserves mondiales d'eau douce : le Brésil, la Russie, les États-Unis, le Canada, la Chine, l'Indonésie, l'Inde, la Colombie et le Pérou. Il faut y ajouter une répartition très hétérogène de la population qui augmente encore parfois les disparités.
C'est ainsi que l'Asie qui rassemble près de 60% de la populations mondiale ne dispose que de 30% des ressources mondiales d'eau douce. Le bassin de l'Amazonie qui ne regroupe que 0.3% de la population du globe concentre 15% de son eau douce.
A plus petite échelle, la bande de Gaza, en Palestine, dispose de 59 m3 par habitant et par an alors que l'Islande coule littéralement sous ses réserves avec 630 km3 d'eau douce par habitant et par an !
On observe également un déséquilibre au sein même d'un pays. Ainsi, la Californie par exemple doit importer de l'eau douce pour couvrir les besoins de sa population et doit limiter son utilisation durant la période estivale. En Espagne, la région de Barcelone est au seuil de la rupture de stock et devra prendre des mesures pour économiser son eau douce. Même chose sous nos latitudes où la France comme la Belgique doivent parfois rationner l'eau durant les canicules. Ainsi que nous l'avons expliqué, selon les experts, le réchauffement climatique devrait encore accentuer ces inégalités.
Problèmes de gestion de l'eau
Si les réserves d'eau douce sont largelent suffisante peur alimenter l'humanité, l'exploitation des nappes phréatiques est plus délicate et risque à terme, en cas d'excès, d'entraîner leur épuisement et avec elles la destruction des biotopes qu'elle alimente.
A la différence des cours d'eau, les nappes souterraines sont des réservoirs qui se renouvellent très lentement à l'échelle humaine (en quelques siècles généralement) et qui ne peuvent donc pas rapidement suppléer à l'épuisement d'autres réserves.
Les experts prévoient l'épuisement dans les 30 ans à venir de plusieurs nappes importantes en raison de leur exploitation intensifie : +100 % en 10 ans en Tunisie, +144% en 30 ans aux États-Unis, +300% en 10 ans en Arabie Saoudite, intensification également importante en Chine, en Inde et en Iran.
Or, toute cette eau est souvent gaspillée. Le gaspillage croit avec le niveau de vie des populations. On le constate d'abord dans le temps : les Européens consomment aujourd'hui 8 fois plus d'eau douce que leurs grands-parents pour leur usage quotidien.
On le constate aussi d'un pays à l'autre parmi les états les plus riches : un habitant de Sydney par exemple consomme en moyenne plus de 1000 litres d'eau potable par jour, un Américain environ 350 litres et un Européen environ 150 litres... c'est un facteur 2 à 3 fois supérieur à ce que consomme les habitants de certains pays en développement qui doivent se contenter de quelques litres par jour !
Les pertes également peuvent être très importantes, atteignant en moyenne 45% des prélèvements qui sont perdus par drainage, fuite et évaporation lors de l'irrigation et par fuite dans les réseaux de distribution d'eau potable. Nous avons vu que dans des mégapoles comme Le Caire ou Mexico, jusqu'à 70% de l'eau de distribution est perdue par fuite dans les réseaux ! Dans tous les pays chauds exploitant encore les modes traditionnels d'irrigation, plus de 50% de l'eau est perdue par évaporation.
Canalisation d'eau potable au Burkina Faso. Document Oxfam.
Enfin, sur le plan qualitatif, plus la consommation d'eau augmente, plus les rejets d'eaux usées et d'effluents sont importants, ce qui polluent et dégradent les écosystèmes aquatiques de façon parfois impressionnante et permanente. Cette pollution pose un grave problème car elle pourrait à terme rendre les réserves progressivement inexploitables et condamner à mort la faune comme la flore qui en vit.
Une pénurie d'eau en 2025 ?
Depuis 1940, chaque année la consommation d'eau dans le monde augmente de 2.5 à 3% en moyenne alors que le taux de croissance démographique n'est que de 1.5 à 2%. Dans les pays développés, les pénuries d'eau ont augmenté annuellement de 4 à 8% entre 1990 et 2000.
Près d'un demi-miliard d'habitants de 31 pays, la pluaprt du Moyen-Orient et d'Afrique souffrent aujourd'hui du manque d'eau. Selon l'ONU, au taux actuel de croissance de la population et de ses besoins en eau douce, en 2025 la quantité moyenne d'eau douce disponible devrait chuter de 6600 à 4800 m3 par habitant et par an, soit une réduction de près d'un tiers. A cette date, les experts estiment que 5 fois plus d'habitants qu'aujourd'hui seront touchés par la pénurie d'eau, ce qui représentera 2.8 milliards d'habitants soit 35% de la population estimée de la Terre à cette époque !
A gauche, un bras du fleuve Niger dans la région de Mopti-Kulenze au Mali. A droite, des talus de terre et des jeunes plantations ont été disposés sur une colline sablonneuse dans le Djebel Zaghouan en Tunisie afin de retenir les eaux de ruissellement et limiter l'érosion. Documents Yann Arthus-Bertrand.
En 2025, 17 autres pays, y compris l'Ethopie, l'Inde, le Kenya, le Nigéria et le Pérou s'ajouteront à la liste des pays en manque d'eau. La Chine et le Pakistan approcheront de l'état de stress hydrique.
Si l'augmentation des prélèvements en eau se poursuit au taux actuel, entre la moitié et les deux tiers de l'humanité devraient être en situation de stress hydrique en 2025, soit un retournement de la situation actuelle au détriment de tous les pays pauvres. Ce seuil d'alerte correspondant à moins de 1700 m3 d'eau douce disponible par habitant et par an (< 5 litres/jour).
Le risque d'une pénurie d'eau douce est donc bien réel et mêmes les mégapoles occidentales seront touchées par le phénomène. Ainsi, sachant que les habitants de Floride consomment en moyenne 600 litres d'eau par jour, 4 fois plus que les Européens, le Gouvernement fédéral a récemment annoncé que son Etat connaîtrait une pénurie d'eau en 2020. C'est bien sûr très inquiétant mais pas catastrophique dans la mesure où cet Etat dispose déjà d'usines de dessalement d'eau de mer.
L'Australie doit également veiller à ses ressources naturelles et sa biodiversité qui ont tendance à disparaître, y compris ses réserves d'eau potable. Actuellement 17 millions d'hectares, une étendue deux fois plus vaste que la Tasmanie, sont en voie de désertification du fait de l'accumulation de sels et de pratiques agricoles inadaptées. Mais ici les rares projets d'implantation de station de dessalement ne sont pas toujours les bienvenus si on en juge par cette pétition de l'ACF contre l'installation de la plus grande usine de dessalement du monde à Sydney. Raisons invoquées : le prix, la pollution et le gigantisme de l'installation. Mais quand on sait que l'Australie est la plus grande consommatrice d'eau potable, on peut comprendre l'intérêt des autorités pour un tel projet.
Tous les efforts se concentrent aujourd'hui dans la sensibilisation du public et du monde agricole. Si les citoyens peuvent facilement réduire leur consommation d'eau, un changement de mentalité dans le secteur agricole ne s'opère pas du jour au lendemain et requiert des investissements que tous les fermiers ne sont pas en mesure de réaliser sans l'aide de l'Etat.
Les cultures irriguées sur pivot central dans l'oasis de Kufra en Libye. A droite, une photographie de la région prise depuis la station ISS en 2003. Documents Wallpapers et NASA/JSC.
Le problème de l'irrigation est important car c'est l'agriculture qui nourrit toute la population de notre planète. Sa productivité ne peut qu'augmenter et avec elle la surconsommation d'eau douce. Déjà excessive, celle-ci devrait encore augmenter de 17% jusqu'en 2025.
Pour maîtriser la consommation d'eau du secteur agricole, il est donc urgent d'amélioration la gestion globale de l'irrigation en incitant les fermiers à utiliser les nouvelles méthodes décrites précédemment.
Il y a également la question humanitaire. Aujourd'hui, un habitant sur cinq n'a pas accès à l'eau potable. Selon l'ONU, sur les 33 mégapoles de plus de 8 millions d'habitants qui existeront en 2010, 27 seront situées dans les pays les moins développés et donc les moins à même de pouvoir répondre aux besoins.
En complément, même si de légères diminutions de la consommation en eau sont observées depuis quelques années en Occident, les experts prévoient 40% d'augmentation de la consommation municipale et domestique d'ici à 2020.
Comment enrailler ce processus ? Pour tenter d'inverser cette tendance, diverses solutions existent pour diminuer la consommation d'eau et limiter les pertes : améliorer l'efficacité des techniques d'irrigation, généraliser l'usage des méthodes les plus performantes, rénover les structures de production et de distribution d'eau potable et en construire de nouvelles, préserver les réserves, lutter contre la pollution, notamment en assainissant les zones poluées, en recyclant l'eau ... Mais comme nous l'avons déjà souligné, toutes ces mesures sont très onéreuses et généralement inacessibles aux pays en voie de développement.
Le problème ne peut donc être résolu qu'au niveau politique, en concertation avec les instances nationales et internationales et en réorientant les priorités d'investissements vers les régions les plus affectées et les projets les plus susceptibles de renverser cette tendance.
Découvrir l'eau
Eau potable
Une eau potable est une eau que l’on peut boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, des normes ont été établies qui fixent notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d’être présentes dans l’eau. Le fait qu’une eau soit conforme aux normes, c’est-à-dire potable, ne signifie donc pas qu’elle soit exempte de matières polluantes, mais que leur concentration a été jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur.
Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus) et d’organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu’en quantité limitée : il s’agit en particulier de substances qualifiées d’indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides, pour lesquelles des " concentrations maximales admissibles " ont été définies. À l’inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligo-éléments indispensables à l’organisme.
Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire : elle doit être claire, avoir une bonne odeur et un bon goût. Pour avoir bon goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l’organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d’arriver "propre" à la sortie des robinets.
Pour déterminer à partir de quelle concentration, certaines substances chimiques sont toxiques à court terme, ou quels sont leurs effets cumulés à long terme, deux approches scientifiques sont disponibles : l’expérimentation ou l’épidémiologie. L’expérimentation consiste à tester ces substances sur des cellules animales ou humaines ou sur des animaux. L'épidémiologie quant à elle consiste à suivre l’état de santé de populations exposées à certaines d’entre elles et à le comparer à des populations vivant dans des conditions semblables mais non exposées à ces mêmes substances. De telles études sont indispensables pour établir des normes.
Il est cependant impossible à l’heure actuelle de quantifier les effets à long terme des substances cancérogènes, lesquels n’apparaissent parfois qu’après plusieurs dizaines d’années, et de déterminer s’il existe un seuil en dessous duquel l’ingestion d’une telle substance serait sans effet. On estime donc que ce seuil n’existe pas, c’est-à-dire que plus la quantité ingérée est faible, plus l’effet est petit. La dose limite à ne pas dépasser est alors fixée de manière à ce que son effet, estimé en terme de probabilité de risque sur une très large population, soit très faible, compte tenu de la consommation quotidienne d’eau des individus durant toute leur vie et de la plus grande vulnérabilité des enfants et des nourrissons.
Les normes ne font donc que définir, à un moment donné, un niveau de risque acceptable pour une population donnée. Elles dépendent par ailleurs étroitement des connaissances scientifiques et des techniques disponibles, notamment dans le domaine des risques sanitaires et dans celui de l’analyse chimique. Elles peuvent donc être modifiées à tout moment en fonction des progrès réalisés.
Tous les pays du monde ne suivent donc pas les mêmes normes. Certains édictent leurs propres normes. D’autres adoptent celles conseillées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En Europe, elles sont fixées par la Commission des communautés européennes. Aujourd’hui, 63 paramètres contrôlent la qualité de l’eau des Européens. En France, à la fin du XIXe siècle, 6 paramètres suffisaient à définir une eau potable. Les normes ont donc considérablement progressé depuis. Elles continuent d’ailleurs à évoluer dans le sens d’une toujours plus grande exigence : ainsi, outre de renforcer la sécurité sanitaire ce qui se traduit notamment par une diminution draconienne de la concentration du plomb dans l’eau, la dernière directive européenne, non encore transcrite en droit français mais qui devra l’être prochainement, exige que les nouvelles normes soient appliquées non plus seulement aux points de captage, lors de la production, et sur le réseau public de distribution d’eau, mais également aux robinets. L’eau est aujourd’hui la denrée alimentaire la plus fortement réglementée.
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Une eau potable saine est la responsabilité de chacun. La gestion appropriée des approvisionnements en eau potable, de la source d'eau au robinet du consommateur, exige beaucoup de connaissances et de coordination de la part des divers intervenants--qu'il s'agisse des gouvernements, des entreprises et des personnes comme vous et moi.
Une responsabilité partagée
Au Canada, la salubrité des approvisionnements en eau potable est une responsabilité partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les administrations municipales. L'offre d'une eau potable saine au public relève généralement de la responsabilité des provinces et territoires, alors que les municipalités supervisent habituellement les activités quotidiennes des installations de traitement.
Le Bureau de la qualité de l'eau et de la santé de Santé Canada exerce un leadership en matière de sciences et de recherche. Son mandat et son expertise visent la protection da la santé des Canadiennes et des Canadiens grâce à la rédaction des Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada en partenariat avec les représentants des provinces et territoires. Ces recommandations sont utilisées par toutes les administrations canadiennes et constituent la base pour l'établissement des exigences concernant la qualité de l'eau potable pour tous les Canadiens.
Santé Canada est reconnu comme centre de collaboration de l'Organisation mondiale de la Santé et de l'Organisation panaméricaine de la santé (OMS/OPS) pour la qualité de l'eau. Le Ministère prend part à l'élaboration des lignes directrices de l'OMS sur l'eau potable. En outre, le Bureau travaille en étroite collaboration et échange de l'information avec d'autres organismes gouvernementaux, comme l'Environmental Protection Agency des États-Unis- disponible en anglais seulement.
L'approche à barrières multiples
La meilleure façon d'assurer la propreté, la salubrité et la fiabilité des approvisionnements en eau potable consiste à suivre une méthode de gestion des risques axée sur la prévention. Il faut pour cela comprendre chaque approvisionnement en eau, de la source d'origine dans la nature jusqu'à son point de destination, le consommateur. Cet entendement--au sujet des caractéristiques de l'eau, des manières dont elle peut se contaminer et du type de traitement nécessaire--s'acquiert en recueillant et en étudiant des données en la matière.
Le réseau d'approvisionnement en eau peut se diviser en trois parties : l'eau à la source, le système de traitement de l'eau potable et le réseau de distribution, lequel transporte l'eau traitée aux domiciles, aux entreprises, aux établissements scolaires et aux autres bâtiments. La plomberie de votre domicile est une prolongation du réseau de distribution.
Sur son parcours jusqu'à vous, l'eau potable peut se contaminer de diverses manières, dont certaines sont connues et d'autres, prévisibles. L'approche à barrières multiples utilisée pour gérer les approvisionnements en eau potable est fondée sur une gestion des risques basée sur la prévention, dans le cadre de laquelle tous ces dangers connus ou possibles sont identifiés afin d'assurer la mise en place de barrières pour réduire ou éliminer le risque de contamination.
Recommandations pour la qualité de l'eau potable
Pour savoir si leur programme de gestion de l'eau potable fonctionne, les autorités en place doivent avoir des points de repère pour la qualité de l'eau, lesquels sont présentés sous la forme de Recommandations pour la qualité de l'eau potable. Grâce à ces recommandations, l'eau potable peut être analysée à divers points de son parcours pour vérifier si elle peut être bue sans danger. Les Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada sont établies par le Comité fédéral-provincial-territorial sur l'eau potable et publiées par Santé Canada.
Les recommandations établies pour certains contaminants particuliers, comme l'E. coli qui indique la présence d'agents pathogènes microbiologiques, sont très claires et ne devraient jamais être outrepassées, car les personnes tombent malades peu de temps après avoir bu de l'eau contaminée. D'autres recommandations, comme beaucoup de celles pour des contaminants chimiques, sont fondées sur les meilleures données scientifiques accessibles en la matière et donnent une bonne indication des effets sur la santé qui pourraient affecter des personnes consommant pendant des décennies de grandes quantités de ce contaminant dans l'eau potable.
Produits qui entrent en contact avec l'eau potable
L'eau potable peut également être contaminée en entrant en contact avec certains produits et matériaux. L'eau est un solvant capable de dissoudre des substances métalliques et chimiques et d'autres produits circulant dans les tuyaux, raccords, robinets et autres matériaux de plomberie. Santé Canada travaille en collaboration avec des organismes de normalisation nationaux et internationaux pour produire des normes de rendement en matière de santé afin que ces produits et matériaux n'ajoutent pas de contaminants nocifs à votre l'eau potable.
Genre de renseignements accessibles
Le présent site contient de nombreuses publications expliquant les éléments requis pour assurer la propreté, la salubrité et la fiabilité de nos approvisionnements en eau potable.
Si vous cherchez des renseignements d'ordre général sur les substances peut-être présentes dans l'eau du robinet et leurs effets sur votre santé, nous vous invitons à consulter la collection de numéros Votre santé et vous. Pour obtenir des renseignements un peu plus techniques, notre série Parlons d'eau pourrait vous intéresser.
Si vous avez une formation scientifique ou technique et que vous souhaitez comprendre en détail comment et pourquoi une recommandation particulière a été établie, vous pouvez consulter les documents à l'appui des Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada. Nous vous invitons également à participer aux consultations actuelles sur les projets de recommandation.
Si vous travaillez dans l'industrie de l'eau de consommation, vous trouverez de l'information technique sur l'approche à barrières multiples pour de l'eau potable saine, des documents relatifs à certaines recommandations pour la qualité de l'eau potable ainsi que des renseignements sur les normes des produits et matériaux en contact avec l'eau potable. Vous trouverez également des précisions sur le Comité fédéral-provincial-territorial sur l'eau potable, notamment sur les membres, les comptes rendus de réunions et les processus d'élaboration des recommandations.
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